Revenir sur des avantages illégitimes
- Sylvie Alphandéry
- 18 juin
- 3 min de lecture
Quand une partie des sénateurs et une des propositions des rédacteurs des Cahiers Citoyens correspondent…
Le 22 janvier 2025, la sénatrice centriste Nathalie Goulet a fait adopter par le Sénat un amendement qui proposait tout simplement de « supprimer les avantages » des anciens premiers ministres et des ex-présidents de la République « qui n’ont aucune raison d’être ». À la clef, a minima, une économie de 2,8 millions d’euros par an dans le budget de la Nation.

Alors qu’ils ne sont plus en exercice, les ex-gouvernants bénéficient de nombreux avantages en nature : un chauffeur, une voiture, un bureau-appartement et un secrétariat « privé », le tout payé par de l’argent public. Est-ce légal, légitime et éthique ? On peut s’interroger.
Surtout lorsque l’amendement adopté par le Sénat fut ensuite rejeté par la commission mixte paritaire lors du vote du budget 2025 de l’Etat. Pourquoi ? Nul ne le sait, mais récemment la députée lfiste Gabrielle Cathala reprend le flambeau et souligne à nouveau le coût de cette mesure pour la République.

Elle nous rappelle que les mandats sont transitoires, que servir la République ne signifie pas s’en servir et encore moins vivre à ses crochets ad vitam aeternam. Dans notre régime, les anciens présidents de la République et anciens premiers ministres sont pourtant élevés au rang de pensionnaires éternels de la Nation.
Ce qui s’apparente donc à une complaisance des politiques, par les politiques, pour les politiques n’a pas échappé au groupe des Sans Voix de Saint-Étienne qui travaillent depuis septembre 2024 sur les cahiers de doléances (de la Loire). En effet, beaucoup de contributeurs des cahiers de doléances et de propositions de 2019, exprimaient un désir de moralisation de la vie politique et une justice sociale et fiscale.

Photo doléance dans un cahier de Saint-Etienne (Loire, 12-12-2018)
Beaucoup de personnes, probablement encore de nos jours, sont choqués par les privilèges réservés aux ex-gouvernants; voire surpris que les bénéficiaires soient en même temps les décideurs.
Les Sans Voix n’entendent pas abandonner le combat et décident alors d’envoyer une lettre à chaque député et sénateur de la commission mixte paritaire, pour prendre connaissance des raisons de leurs choix et leur faire entendre à quel point le retrait de tels privilèges répondrait à une demande massive des rédacteurs des cahiers.
Malgré plusieurs relances, ils n’obtiennent que 6 réponses, alors que la commission mixte paritaire est composée de 28 députés et sénateurs, témoignant ainsi d’une déconnexion voire d’un mépris des parlementaires vis-à-vis des questions des citoyens.
Ajouté à cela, impossible d’obtenir le détail des délibérations de cette commission mixte paritaire. Tout s’est décidé à huis-clos.
Voilà où en est la situation d’un système qui s’auto-perpétue mais en septembre prochain, aura lieu l’actualisation du budget 2025 de l’Etat, sans doute le bon moment pour relancer le débat sur des avantages fallacieux et couteux.
Vérifiez, autour de vous, parmi les retraités que vous connaissez, combien ont gratuitement, une voiture et le carburant offert ?
A y regarder de plus près, et si le fameux assistanat commençait en premier lieu, par le haut !
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